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Disruptions et évolutions
C'est avec émotion que je suis revenu sur cette page après une journée un peu folle qui m'a clairement privé du plaisir de répondre à chacun de vos billets en temps réel.
Je vis cet échange - car là aucun doute, le terme n'est pas poussif, c'est un véritable échange - comme une sorte de catharsis professionnelle collective absolument salutaire.
Je ne veux néanmoins pas m'apitoyer sur notre sort et je vais le prouver.
Ma conception du nouveau média dit "bidirectionnel" sur lequel nous sommes positionnés c'est qu'il doit aussi permettre occasionnellement, car cela doit certes rester rare, de laisser exulter nos humaines faiblesses : je ne veux évidemment plus, j’en suis presque malade, de ces contenus cellophanés habilement recouverts d'un discours consensuel et froid sous prétexte que c'est du B2B : les limites doivent bouger. La désespérance est telle dans le monde des entreprises d'aujourd'hui que je ne trouve pas de meilleur moyen pour poser ma brique dans cette mare de bile angoissée que celui d'inciter tout le monde à laisser sortir ce qu'il a sur la patate comme je l’ai fait. Je savoure d'ailleurs d'un plaisir hautement coupable ma propre liberté de ton : égoïste, je ne serais qu'un conard de plus qui vous ferait subir ses états d'âmes ; égotiste (cruciale nuance orthographique), j'érige modestement mon exemple poisseux au rang de laboratoire utile à quelques-uns et roboratif pour notre équipe.
Aussi n'ai-je jamais eu d'autre intention que de marquer d'une pierre blanche l'instant de mon petit coming out avec l'espoir que ce jalon symbolique puisse se révéler productif d'idées pour et avec d'autres.
J'ai eu le sentiment de prendre un risque démesuré je le confesse : celui d'être haïssable dans mon propos. Un je-ne-sais-quoi d'alchimie lumineuse m'a épargné pour cette fois : et cela je vous le dois totalement... Je vous le dois totalement !
Vos réactions indiquent que ce fut donc un cri probablement profitable, peut-être même relativement sain - et ce, au-delà de mes espérances. En tout cas, une improbable propédeutique au débat le plus urgent à mener pour les professionnels que nous sommes : à savoir « euh, de quoi allons vivre ? » « Selon quel modèle économique ? » - Qu'à cela ne tienne : en ce qui me concerne l'exhibition assumée de la réflexion à blog ouvert est définitivement décomplexée.
Et fera l'objet de plusieurs émissions en vos compagnies.
Je ne peux donc qu'en assumer les bonnes conséquences désormais. Puisque ce sont vos feedbacks qui en constituent objectivement la substance énergétique.
J'ai donc tenté une méthode de monétisation facultative et polie ? Puisque j'ai échoué, j'en explore maintenant une autre, plus rigoriste mais non moins pédagogue. Vous allez vite comprendre pourquoi dans les ébauches de propositions qui vont suivre, elle ne peut fonctionner sans votre assentiment.
Je reviens ainsi vers vous avec une offre structurante : le modèle de fonctionnement que je rumine après tout depuis quelques temps dans un coin immergé de mon subconscient marécageux.
En voici un aperçu (le reste avant la fin de ma semaine dans un nouveau billet) :
- les visiteurs de ce site ne doivent jamais rien avoir à payer (c'était déjà clair mais je le reprécise, j'ai l'impression que toute la discussion du précédent épisode et mon propre billet ont laissé planer un léger doute sur ce qui aurait pu être une infâme tentation de notre part : mais cela n'a jamais été le cas) ;
- les blogueurs et les "contributeurs" éditoriaux de ce site doivent pouvoir apporter leur expertise et être invités sans rien avoir à payer cela va aussi de soi ;
- néanmoins, il n’est plus aucun plateau qui ne saurait exister sans un financement extérieur en provenance de sociétés, citées ou non sur nos pages, ayant quant à elles les moyens de se construire un plan de comm' pertinent. La qualité des visites dont vous êtes la preuve vivante sur cette même page est incontestable : un contenu marketant subrepticement mixé avec les plateaux habituels n'est pas non plus une option. On pourra toujours néanmoins « brander » un contenu à part : j'appelle cela de « l'infomercial » (on peut comparer ça aux "ateliers" dans les salons et autres événements B2B où la promotion quand elle est bien conçue est aussi une information utile pour le visiteur en goguette) ;
- dernier aperçu, et c'est là que je compte assumer et porter la dimension plus innovante de mon modèle : les "chaînes" thématiques présentes sur cette web-tv sont déjà quelques-unes à présenter du contenu récurrent. Désormais, je souhaite que nous reversions 25% du chiffre d'affaire réalisé sur le sponsoring annuel de chaque chaîne en faveur de la personne (ou de l'équipe) qui co-animera & co-organisera les plateaux et autres tournages qui en découlent. Je ne le proposerai jamais sur des plateaux ponctuels, où cela reposera toujours sur des rencontres bienveillantes et improvisées entre experts intéressants.
Par contre, et j'y tiens, si par exemple un blogueur souhaite développer sur une base régulière (mettons au moins une fois par mois sur au moins un semestre, mais ça peut tout aussi bien être une fois par semaine pendant 2 ans) un concept de plateaux (en cohérence avec la ligne éditoriale cela va de soi), qui soit "sponsorisable" par une marque, eh bien, que la marque en question soit un contrat apporté par lui ou par nous, quoiqu'il arrive nous reverserons très concrètement 25% du CA réalisé à la seule condition expresse, je le réécris, que cette personne porte, co-anime et co-organise les tournages et ce, sur l'année. Point de salut sans récurrence.
De facto, quelques contributeurs très réguliers, qui nous offrent déjà quelques heures de leur temps chaque mois, et qui se reconnaissent peut-être déjà ici, pourront continuer à s'impliquer de façon tout aussi régulière, à ceci près que le cadre sera un tout petit peu plus structurant. Cela ne nuira pas plus qu’avant à leurs activités principales, et cela n’en restera pas moins un bon investissement « réputationnel ».
Et voilà c'est dit et ce sera assumé : je ne développerai pas de modèle économique sans le penser sur le mode d'un revenue sharing poussé.
Je ne peux pas me départir d'une manière de penser que je revendique avec force : ne pas l'appliquer moi-même dans les grandes lignes serait la pire des impostures.
Et je ne souhaite pas non plus le faire de façon hypocrite en prétextant que c'est le symbole qui compte et en ne reversant qu'une commission dérisoire. 25% sur le CA me semble cohérent avec les moyens et l'énergie apportés de part et d'autre, et très motivants pour ceux qui produisent déjà du contenu. Je ne veux d'ailleurs pas non plus de pigistes (bien que je n’aie rien contre eux) : je recherche des quasi entrepreneurs qui percevront soit dit en passant la dimension ludique du dispositif.
A ce stade, vous avez le droit de me dire si c'est une bonne piste ou une énorme connerie.
Pour ma part ça fait longtemps que j'y pense et pour X raisons sophistiquées on m'a déjà répondu que je risquais de créer une usine à gaz.
Un grand homme a dit de la démocratie, immense usine à gaz s'il en est : "C'est le pire des systèmes, mais je n'en connais pas de meilleur".
Je crois que ce positionnement 2.0-là est en effet de facto le moins pire, mais aussi le plus excitant. Pour ceux qui me reprocheront une posture démago détrompez-vous : je ne recherche qu'une seule chose : assumer intellectuellement le concept participatif jusqu’au bout de ses conséquences logiques. Au demeurant un machin qui peut fonctionner dans tous les sens.
Quand voulez, on se fait une bouffe et on en parle passionnément pour faire de la maïeutique de modèle économique.