Son blog et ce billet en particulier ont ceci de salutaires qu'ils posent les questions de façon à décaper nos sourires angéliques.
Cette sensation d'esclavage j'en sais quelque chose, je ne l'ai pas nommée comme telle par contre j'aurais facilement pu moi aussi m'approprier un terme que Thierry utilise dans son billet, à savoir que parfois les producteurs de contenus se sentent aussi "vampirisés".
Je reproche néanmoins en toute camaraderie si possible constructive à Thierry de ne pas suffisamment explorer de pistes de solutions - même s'il les maîtrise en filigrane, il doit faire preuve de plus pédagogie de pédagogie pour atteindre en toute cohérence un lectorat susceptible, peut-être un jour, de relayer plus massivement ses propos et contribuer à déployer l'énergie collective requise pour inverser les tendances qu'il dénonce.
Je ne propose en tout cas ce plateau qu'à deux conditions :
1) que Thierry puisse venir ;
2) qu'un représentant de Google accepte de prendre la parole malgré le risque de se positionner face aux critiques cinglantes de notre ami.
Google en fait d'ailleurs des caisses pour nous convaincre qu'ils sont toujours une sympathique start-up, mais je leur en veux pour des raisons qui n'ont rien à voir avec celles de Thierry : pour moi ils ne se comportent pas de façon responsable dans l'écosystème. Et ça, c'est un problème soluble à court-terme si quelques professionnels tirent la sonnette d'alarme : je crois qu'ils ont de bon outils de veille pour "entendre" nos propos non ?
Ils ne réinjectent en effet pas localement dans le tissu économique, ils ne le font qu'en apparence, superficiellement, et savent avec brio affiner leur branding sur de belles opérations liées au green ou à l'humanitaire, parce qu'ils sont bien organisés pour ça et qu'après tout c'est le minimum qu'ils peuvent faire de part leur position dominante : or non seulement cela sonne vite creux pour quiconque s'y penche attentivement, mais dans le contexte B2B de l'écosystème ils font tout sauf du collaboratif.
C'est ce qui selon moi peut un jour se retourner contre eux et abîmer cette image de marque encore quasi immaculée.
Ah, j'oubliais, troisième condition :
3) qu'un sponsor finance le plateau et le billet de train de Thierry ainsi que son temps.
Cela va de soi.
Parce que contrairement à bon nombre de site influents qui savent que les commentaires de la communautés qu'ils animent sont en fait leur plus grande valeur, notre dispositif nous permet (c'est juste un coup de chance) de pouvoir reverser aux contributeurs les plus actifs. Et je ne parle pas de montants symboliques - malgré le fait que le gros de l'investissement logistique soit de notre côté.
Je m'égare ? - pas du tout.
Je concilie critique théorique tout en essayant de donnant l'exemple par une mise en pratique cohérente avec mon propos, et immédiate. Je pense participer ainsi à l'effort de guerre du combattant Thierry et l'inciter à infléchir mon propre discours s'il pense qu'on peut l'améliorer.
C'est juste que quand il dit "je pense que la bataille n'est pas terminée" : je me sens responsabilisé et j'envie qu'on commence, :même modestement, à se constituer en meute pour obtenir des résultats un jour ou l'autre.
Qui d'autre pour agir ?