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Posted: 13.3.2010 - 3 comment(s) [ Comment ] - 0 trackback(s) [ Trackback ]

Note préalable : En relation à la thématique abordé dans cet article je vous recommande la lettre ouverte de Mozilla « De l’importance du choix ». Dans celle-ci Tristan Nitot nous invite à débattre de l’importance du choix des navigateurs. Ma contribution à ce débat consiste pour moi à cet instant à vous exposer les impressions que m’a procuré la découverte de l’écran de choix des navigateurs. Si vous avez un point de vue différent sur cet écran de choix des navigateurs ou des précisions à apporter, j’espère que vous les partagerez dans les commentaires. Faisons avancer le débat. Merci.

 

Une décision de justice sur la concurrence émise par la Commission européenne en décembre 2009 oblige désormais Microsoft à ne plus imposer de manière exclusive son navigateur internet aux utilisateurs de windows. Depuis le 1er mars, une fenêtre dont l’affichage est déclenchée automatiquement par windows informe les 190 millions d’utilisateurs européens de tous les navigateurs web existants sur le marché et afin que ceux-ci puissent éventuellement en installer de nouveaux sur leur machine en supplément ou en remplacement d’internet explorer.

Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de voir cet écran, je vous invite à le visionner maintenant.

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La proposition est désormais faite clairement aux utilisateurs de windows d’installer ou de ne pas installer le navigateur qui leur convient alors que jusqu’à lors Microsoft imposait son navigateur (internet explorer) sans offrir le choix des autres navigateurs.

 

C’est là une très bonne nouvelle et pour 2 raisons selon moi :

Premièrement, le rôle des navigateurs a longtemps été mal compris voire occulté mais il est pourtant essentiel. D’une part ils sont là pour nous permettre de naviguer sans écueil sur l’océan du web en nous garantissant notamment une sécurité maximale. Et d’autre part ils influencent la manière dont nous surfons sur le web de part leur ergonomie et leurs fonctionnalités. Ils participent à créer notre expérience du réseau des réseaux. Il est temps de leur attribuer netscapeune attention nouvelle, une attention qu’un seul navigateur avait réussi à capter en son temps : Netscape.

Pourtant il n’est pas question de ressusciter le passé. Il s’agit plutôt pour les navigateurs d’achever ce qu’ils tentent d’accomplir depuis leur apparition à savoir d’être considéré enfin à leur juste valeur, de prendre la place qui leur revient auprès des utilisateurs.

Deuxièmement, il est dans la culture du net que tous, petits et grands, puissent s’exprimer librement et à un même niveau. Le web est un espace d’expression et depuis peu de socialisation qui donne une chance à chacun de pouvoir se faire entendre (hors fracture numérique cependant car tout le monde ne peut pas toujours saisir cette chance hélas encore aujourd’hui). La décision de justice abonde dans ce sens en nous permettant de découvrir sur une même page les différents navigateurs existant soit 12 au total. Il y a les grands (Internet explorer, Firefox, Google Chrome, Opéra, Safari) et il y a les « petits » beaucoup moins connus et plus spécialisés aussi parfois (Flock, K-meleon, Maxthon, FlashPeak, AvantBrowser, GreenBrowser et Sleipnir).

 

Maintenant est-ce que l’écran de choix des navigateurs tient ses promesses ? Est-ce qu’il offre aux utilisateurs la possibilité de choisir en toute connaissance de cause son ou ses navigateurs ? Pas si sûr ... 

Voici mes observations :

Sur cet écran de choix je remarque que les navigateurs se présentent au moyen de messages publicitaires ventant leurs mérites tels que « le navigateur le plus novateur au monde » (Safari), « le seul navigateur doté de la technologie Turbo » (Opéra), « Un navigateur rapide, conçu pour tous » (Google Chrome). Il y a certes un bouton « en savoir plus » qui permet de découvrir ensuite le navigateur plus amplement mais globalement à moins d’être un professionnel du domaine et/ou de les avoir déjà tous pratiqués avant de découvrir cet écran il est quasi impossible de se faire une idée objective de la valeur de chacun des navigateurs. Si tant est que, n’étant pas un expert du domaine, vous vous atteliez courageusement à la tâche en lisant scrupuleusement les informations présentées vous parviendriez à la conclusion que chacun de ces navigateurs a des arguments de valeur à défendre et qu’ils méritent tous sur un aspect ou un autre d’être certainement entendu. Ce choix que vous pourriez tenter d’effectuer en toute honnêteté à toutes les chances de vous conduire donc finalement à un non-choix. Bien sûr parce que vous êtes humain, vous pourrez passer outre ce dilemme en choisissant votre navigateur sur des critères qui n’ont plus vraiment un rapport avec ses performances objectives mais qui relèveront d’appréciations plus subjectives, voire irrationnelles. Par exemple vous choisirez Firefox pour son logo plus chaudement coloré que ses concurrents. Vous choisirez Google Chrome parce que comme presque tout le monde maintenant vous aurez déjà aperçu au moins une fois dans votre vie la page d’accueil de Google. Comme vous savez que beaucoup de vos semblables commencent par surfer sur le web depuis cette page, vous ne manqueriez pas de le retenir comme navigateur car vous auriez peur dans le cas contraire d’être privé de fonction de recherche sur le web.

Vous pourriez aussi choisir Internet explorer 8 car vous auriez aperçu juste en dessous de son logo qu’il est édité par Microsoft. Or Microsoft on ne la vous fait pas, c’est bien le fabricant de windows qui est installé sur votre machine.

Ces cas de figure vous choquent ? Vous pensez que je me moque du niveau de connaissances des utilisateurs… Non et bien au contraire. J’ai eu l’occasion dans mon parcours de faire de la formation à la pratique de l’informatique et du web auprès de particuliers et d’entreprises et j’ai également travaillé plusieurs années au sein d’une hotline pour un logiciel spécialisé et je peux vous dire que ces remarques sont un lot quotidien.

Microsoft lui même en a bien conscience puisqu’il a pris la précaution d’indiquer en terme simples ce qu’est un navigateur web sur une fenêtre qui précède l’affichage de l’écran de choix dont je vous parle.

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On peut y lire : Votre navigateur est un logiciel essentiel de votre ordinateur. C’est lui qui vous permet de surfer sur internet, c’est la fenêtre qui encadre les sites web que vous visitez.

Un navigateur ? C’est la fenêtre qui encadre les sites web que vous visitez. Ce n’est pas faux mais il faut avouer que c’est là une définition un peu particulière du navigateur web.

Une majorité d’utilisateurs, et même la très grande majorité d’entre eux, ont une expérience relativement sommaire de l’informatique et de l’internet. Et en la matière même quand on pense s’être mis suffisamment au niveau de son interlocuteur, quelques phrases plus loin il se peut que l’on jette de nouveaux le doute dans son esprit. Toujours sur cette fenêtre qui fait pourtant l’effort d’expliquer en terme simple et pragmatique ce qu’est un navigateur web, on trouve la phrase suivante : dans l’écran suivant vous pouvez installer tous les navigateurs que vous souhaitez.

Au premier abord tout va bien et c’est la stricte vérité, mais l’utilisateur non averti n’a aucunement conscience qu’il est possible d’installer plusieurs navigateurs et ne voit d’ailleurs pas du tout pourquoi il pourrait en être ainsi sur sa machine. C’est compréhensible. Pour d’autres usages nous sommes habitués à n’utiliser qu’une seule interface. Nous n’avons par exemple généralement qu’un seul téléphone mobile. Nous n’enlevons pas notre carte sim de notre téléphone pour le mettre dans un autre quand il s’agit de passer nos coups de fils. Nous conservons le même choisi une fois pour toute.

Ainsi vous vous êtes mis à la portée des utilisateurs et soudain sans y prendre garde alors que vous ne faite au fond que retraduire fidèlement les faits vous jetez à nouveau le trouble.

 

Que faut-il conclure et quelle voie emprunter ?

La question du choix du navigateur nécessite pour être comprise d’être entourée d’un minimum de discours pédagogique. Or là il n’y en a pour ainsi dire aucun. Il aurait été utile de fournir aux utilisateurs un cadre minimum de compréhension sur l’importance du rôle des navigateurs.

On peut estimer que l’écran de choix des navigateurs est une traduction littérale de la décision de justice de la Commission européenne. Cette page éditée par Microsoft est en soi un contenu neutre qui ne peut prendre partie. De ce côté là elle remplit bien sa mission même si on remarquera qu’elle privilégie les 5 grands navigateurs du marché (Internet explorer, Firefox, Google Chrome, Opéra, Safari) puisque ceux-ci sont affichés en premier lieu dans la cadre de sélection. Il faut faire glisser la barre de défilement en bas de ce cadre pour atteindre les 7 navigateurs suivants. Là encore d’apparence anodine cette manipulation n’est pas à la portée de tous les utilisateurs. Beaucoup d’utilisateurs d’ailleurs ne remarqueront même pas la barre au premier coup d’œil.

Quand à la largeur du cadre de sélection d’une valeur de 800 pixels si elle est suffisamment petite pour être visible sur des résolutions d’écran anciennes (moins de 5% des utilisateurs cependant), il est à noter que d’autres façons de présenter les 12 navigateurs peuvent être imaginées qui non seulement conserveraient cette même largeur mais garantiraient en outre de les mettre strictement sur un même pied d’égalité.

L’écran dit « de choix des navigateurs » va certainement conserver son aspect et son contenu actuel. Les navigateurs bénéficient désormais grâce à lui d’une meilleure visibilité auprès des utilisateurs. Néanmoins du fait de ce même écran, une majorité d’utilisateurs pourrait bien ne pas les choisir sur des critères objectifs alors que les navigateurs eux espère un tel choix. Plutôt que de parler « d’écran de choix » il conviendrait plutôt de parler « d’écran de sélection ».

L’établissement d’une liberté de choix sélection est une avancée significative pour le web et ses acteurs. Mais il reste du chemin à parcourir pour que cette décision prenne toute son ampleur. Ce n’est qu’une première étape. S’ouvre maintenant une étape tout aussi délicate où l’attention va se porter sur les utilisateurs.

Il s’agit maintenant pour les navigateurs de communiquer pour non seulement éduquer leurs utilisateurs quant à l’importance de leur rôle mais aussi pour se faire valoir individuellement en affichant leurs différences. Là aussi les recettes les plus évidentes pourraient ne pas suffire et provoquer l’effet inverse à celui recherché. Ils conviendra pour les navigateurs de faire preuve d’une imagination audacieuse en la matière. Si les navigateurs n’y parviennent pas le risque existe qu’une confusion s’installe dans l’esprit des utilisateurs qu’il deviendra autrement plus difficile à chasser que la position monopolistique de Microsoft.

Les navigateurs en sortant de l’ombre ne sont pas tirés d’affaire… ils leur restent maintenant à entrer véritablement dans la lumière.

opentochoiceA noter que l’organisation Mozilla qui édite l’un des 12 navigateurs présentés sur l’écran de choix,  en l’occurrence Firefox, a créé un site web intitulé OpenToChoice sur lequel elle tente de sensibiliser la communauté des utilisateurs à l’importance du choix du navigateur. Elle le fait tout en citant ses concurrents et en affichant la liste plus complète des navigateurs (19 contre 12 sur l’écran de choix). Elle fournit en outre du matériel de sensibilisation sous forme de flyer à imprimer puis à afficher au sein des communautés que l’on peut fréquenter dans sa journée comme l’école de ses enfants par exemple.

Aucune autre organisation ou entreprise parmi les 4 grands ténors de la navigation avec lesquels elle rivalise n’ont intenté une pareille action.

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